Lors d'un banquet, Christophe Colomb aurait proposĂ© Ă ses illustres convives un Ă©tonnant dĂ©fi : faire tenir un Ćuf dur debout dans sa coquille. N'ayant pour rĂ©ponse que le silence, le navigateur aurait alors tout simplement Ă©crasĂ© la base de son Ćuf sur la table en s'Ă©criant : "Il suffisait d'y penser !". Cinq cents ans aprĂšs, Urbain ParcĆur, jeune journaliste stagiaire franchouillard exilĂ© aux Ătats-Unis, et ayant pleinement intĂ©grĂ© les coutumes des lieux, s'apprĂȘte Ă faire la plus grande dĂ©couverte scientifique de son siĂšcle : l'univers est un gigantesque Ćuf dont il suffit d'Ă©craser la base pour crĂ©er un passage spatio-temporel vers le passĂ©. Cela tombe bien, car sa petite vie, insignifiante jusque-lĂ , vient d'ĂȘtre frappĂ©e, un peu en avance, par les signes avant-coureurs de la fin du monde annoncĂ©e par les Mayas et le dĂ©cĂšs d'un ĂȘtre cher. Fort de ses 195 kilos et de sa comprĂ©hension des thĂ©ories d'Einstein, Ă©craser l'univers ne devrait pas supposer de gros problĂšme pour lui. Il suffisait d'y penser ! Il y avait un loufoque avant "L'OEuf d'Einstein"... Il y aura un loufoque aprĂšs car, dans ce roman, Romain PuĂ©rtolas s'emploie Ă outrepasser, voire pulvĂ©riser les frontiĂšres du concevable par l'esprit d'un trentenaire complĂštement dĂ©connectĂ© du monde et s'enfonçant dans un dĂ©lire dĂ©sopilant et sans limites. Baroque, Ă©bouriffant, tordant, mordant, un roman Ă la sauce frangliche qui pose un regard dĂ©capant sur un personnage navigant sur les eaux turbulentes de la berlue. (Inclus dans cet ouvrage : construisez vous-mĂȘme votre mini-machine Ă remonter dans le temps Ă partir des composants Ă©lectroniques de vos appareils Ă©lectromĂ©nagers, piles non comprises !)