Face au désinvestissement des États, confrontées à l’émergence de nouveaux modes d’acquisition et de diffusion du savoir, en proie à une compétition féroce dans un marché concurrentiel, les universités peinent à trouver un modèle conciliant leurs missions fondamentales en matière d’enseignement et de recherche avec un équilibre financier à moyen et à long terme. Dans une société où les repères traditionnels s’écroulent, dans un monde surinformé où les valeurs démocratiques peinent à se faire entendre, les universités doivent plus que jamais innover dans leurs méthodes d’enseignement et maintenir une recherche de pointe. Mais aussi, sous peine de devenir des instituts techniques, elles doivent être des lieux privilégiés où se développe la liberté de penser en lien avec une culture profonde, nourrie de son épaisseur historique, permettant de s’approprier le passé pour mieux envisager le futur.
Docteur en Langues et littératures orientales, Jean Winand est professeur ordinaire à l’Université de Liège et membre de l’Académie royale de Belgique ; il enseigne également à l’Université libre de Bruxelles. Ses domaines de recherche sont principalement la langue et la philologie de l’Égypte ancienne, mais aussi la littérature et l’histoire des idées.