"LIMA 2.0" était toute une série de plans fixes, en grande partie en plongée totale ou en contre plongée. Dans le genre assez bien ficelé. Décors criards à l'esthétique soignée. Des corps en mouvement. Des corps aux gestes latents, comprimés, à l'apparence tout à fait normale et pourtant, il y avait quelque chose d'autre qui dominait. Quelque chose de déguisé, d'illicite, qui se reflétait dans l'œuvre entière. Quelque chose d'impur, de calomnieux, de prohibé. Les séquences se hachuraient dans une lueur stroboscopique. Des coupes franches étaient utilisées pour sublimer des corps vulnérables que l'on torturait, que l'on éviscérait, que l'on démembrait. Des bourreaux invisibles par la déformation de l'image prenaient leur temps et leur rôle à cœur.
Le son hors champ était lui aussi terrifiant, hypnotique. Distordu par des cris empreints de folie et des murmures en boucle tels des litanies.
Rien n'était puéril. Tout était abouti. La séance vorace. Expérimentale. Contemplative. « LIMA 2.0 » était dans la lignée direct des snuff movies encensés par des milliers de personnes sur Terre. Un patchwork de sons caustiques, d'images féroces et de lumière écrasante. Un nouveau monde, un monde de découvertes. Un monde dépouillé de toutes informations trop commerciales et édulcorées. Un monde réel. Un monde interdit, qui avait été réalisé par un homme au cerveau assurément carbonisé.