L'un des textes majeurs de Freud.
à la suite de la premiÚre Guerre mondiale, qui avait entraßné Freud vers la mise en évidence, en 1920, de la pulsion de mort dans Au-delà du principe de plaisir, il élargit la perspective pour s'attacher à mettre en évidence un mécanisme semblable, à l'oeuvre au niveau de la culture, entendu au sens de civilisation, comme tout ce qui régit et nourrit la vie en commun de l'humanité.
C'est en juillet 1929 que Freud commença Ă travailler Ă cet essai appelĂ© d'abord Le bonheur et la culture puis Le malheur dans la culture avant de lui donner son titre dĂ©finitif. « La question dĂ©cisive pour le destin de l'espĂšce humaine me semble ĂȘtre de savoir si et dans quelle mesure son dĂ©veloppement culturel rĂ©ussira Ă se rendre maĂźtre de la perturbation apportĂ©e Ă la vie commune par l'humaine pulsion d'agression et d'auto-anĂ©antissement. »Il s'agit d'un des rares ouvrages oĂč Freud utilise sa mĂ©tapsychologie en dehors du seul champ psychanalytique, pour l'inscrire dans une perspective sociale, en se posant la question de savoir si la civilisation tend vers un progrĂšs Ă mĂȘme de surmonter les pulsions destructrices qui l'animent.
Freud y affirme notamment que la culture est édifiée sur du renoncement pulsionnel; le respect des exigences sociales est assuré par le pÚre puis par le « surmoi »;ces exigences sociales se manifestent dans la morale et dans la religion; la civilisation a toujours été animée par un « combat entre la pulsion de vie et celle de mort ».