Lorsqu'il apprend qu'il est lauréat du prix Nobel de littérature, l'écrivain Claude Bermance est loin de se réjouir...
Claude Bermance cessera-t-il un jour d'être cet éternel jeune homme en colère qui fuit la popularité comme les honneurs ? Nobel oblige y répond à sa truculente façon.
À travers son héros, Max Genève se joue des prix littéraires et de l'hypocrisie qui les accompagne.
EXTRAIT
- Ah, la grande famille des Nobel. Quel honneur, quelle engeance ! Le délicieux Sully-Prud’homme, sûr qu’on se murmure encore ses vers dans les halls d’immeubles à la Courneuve. Le sage et rusé Winston Churchill. Le grand Thomas Mann qui transmit courageusement à son fils le cadeau encombrant de son homosexualité refoulée. L’immense Carl Spitteler, l’apôtre de la neutralité suisse. Notre Anatole, Français de France. Les duettistes danois Karl Gjellerup et Henrik Pontoppidan en 1917.
Il se tourne vers le jeune peintre.
- Louis-Ferdinand, avez-vous lu Pontoppidan ?
Ă€ PROPOS DE L'AUTEUR
Max Genève, né en 1945 à Mulhouse sous le nom de Jean-Marie Geng, vit entre Paris et Biarritz. Docteur en sociologie, il publie cinq essais “polémiques” salués par Roland Barthes, Pierre Bourdieu et Jacques Derrida dont il devient un ami proche. De 1973 à 1982, il enseigne la sociologie à Strasbourg. En 1982, il démissionne, choisit la littérature et le nom de Max Genève.
Il est l'auteur de nombreux romans, recueils de nouvelles, essais et pamphlets. Il a également travaillé pour la radio (France Culture et France Musique) et la télévision (il a écrit, pour Antenne 2, deux épisodes de la série Le Lyonnais de René Belletto).
En 1993, Jérôme Garcin écrivait de lui, dans L’Événement du Jeudi : « Max Genève persiste à culbuter les tabous (...). On regretterait que Genève ne fut pas davantage connu si lui-même, qui signa jadis L’Illustre inconnu sous le pseudonyme de Jean-Marie Geng (sic), ne s’appliquait à être aussi talentueux qu’invisible, aussi mordant qu’insaisissable. »