« Leur logis était-il une manière de les découvrir un peu mieux ? Il était semblable au nôtre, deux étages plus haut mais lourdement décoré dans un style hybride, baroque italien et un peu français. Des objets magnifiques, lustre et chandeliers style nouille, deux vases aussi signés Gallé, table et buffet italiens avec une marqueterie compliquée. Et aussi de nombreux objets traditionnels japonais, soucoupes anciennes en laque, porcelaine fine, petits plateaux de bois servant autrefois à présenter les cartes de visite. Le tout semblait avoir été posé là sans recherche “d’urbanisation” de l’ameublement. La table, les buffets, les fauteuils solides et cossus n’arrivaient pas à effacer une impression de provisoire. Pourquoi cette apparence d’opulence était-elle comme brouillée par le sentiment diffus que tout pouvait s’effacer un jour sous les ravages d’un séisme, d’un revers de fortune… ? »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Attiré depuis toujours par l’étude des langues, Philippe Dreiss entreprend, parallèlement à une formation commerciale, l’apprentissage du japonais à l’INALCO. Au long d’une carrière naturellement tournée vers le Japon, il écrit, pour le plaisir, nombre de petits textes, avec l’envie de parler de ce pays, devenu pour lui et sa famille une « patrie d’adoption ». L’idée d’aborder cette culture, à travers le prisme de rencontres amicales particulièrement fortes, lui donnera l’audace de se lancer dans cette aventure…