L’auteur a écrit Petite vengeance deviendra GRANDE sur une période de
douze ans, peaufinant avec allégresse ces huit histoires sarcastiques sur
la mésentente entre humains. Il ironise sur la pédanterie, l’égoïsme, la
cruauté et bien d’autres traits moins reluisants qui ont fait dire au poète
populaire québécois Jean Narrache (Émile Coderre) au début du siècle :
« La vie, c’est ben mal emmanché »…
« Et c’est ainsi que, le lendemain, l’arrivée à la rédaction du plus
célèbre vendeur de voitures usagées de Lanaudière fit basculer la réalité dans
le fantastique.
Un gros escogriffe en sueurs dans son complet safari bleu poudre
harmonisé à sa chemise rose, enfonça la porte ouverte à 15 heures pile.
— Vous êtes sûrement M. Larivière ? demanda François en s’approchant
du candidat, le regard chaleureux et la main tendue.
Flatté d’être reconnu, le « king» rayonnait comme un petit garçon
à qui sa grande soeur a confié en catimini que sa mère songeait à lui acheter
un jeu vidéo pour Noël parce qu’il avait mangé tous ses légumes depuis une
semaine.
Sous sa moustache hitlérienne, il sourit à François, suffisamment
pour révéler le célèbre zirconia cubique incrusté dans sa dent en or. L’incisive
était connue pour lancer de petits reflets sous les projecteurs des studios
de télévision communautaire, durant ses interviews que collectionnaient les
étudiants de l’Académie nationale de l’Humour pour les pasticher.
— C’est vous qui m’avez « téléphôné » pour « m’entrevuer » ? »
(Extrait de l’Élu)