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Pourquoi les coiffeurs?

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«Ainsi, il Ă©tait juif. Foutue rĂ©vĂ©lation quand on a dix ans, qu’on est d’origine hongroise et qu’on sert la messe le dimanche avec son grand frĂšre. Une insulte dans la cour de rĂ©crĂ© et tout avait basculĂ©. - Tu es plutĂŽt juif, expliqua maman, mais pas tant que ça, assez quand mĂȘme, enfin pas mal. Il faut que je rĂ©flĂ©chisse. »

Ainsi dĂ©bute, dans les annĂ©es soixante, le parcours aussi drolatique qu’émouvant de deux frĂšres qui mĂšnent de front apprentissage amoureux et quĂȘte d’identitĂ©. Mais l’hĂ©ritage commun d’une histoire familiale peut forger des personnalitĂ©s trĂšs diffĂ©rentes : ici, l’un des garçons revendique une ascendance juive que ses parents lui ont dissimulĂ©e tandis que l’autre se projette dans des nostalgies magyares un brin enjolivĂ©es.

Avec la richesse de son style, la rigueur de sa construction, des sautes d’humour et un semblant de dĂ©sordre, Charles Nemes nous dĂ©montre sa capacitĂ© Ă  traiter sur un mode d’apparente lĂ©gĂšretĂ© les questions les plus graves.

RĂ©alisateur Ă©clectique, Charles Nemes passe du tragique (soirĂ©e Primo Levi sur Arte) au burlesque (La Tour Montparnasse infernale), du mĂ©lodrame (La Clef des champs) Ă  la comĂ©die (H, Le Carton, Le SĂ©minaire-CamĂ©ra CafĂ©, HĂŽtel Normandy), du sĂ©rieux (Louvre-la visite, Maigret) au moins sĂ©rieux (Les hĂ©ros n'ont pas froid aux oreilles, La FiancĂ©e qui venait du froid, Au bistrot du coin). ScĂ©nariste de ses premiers films de cinĂ©ma, il Ă©crit Ă©galement pour la tĂ©lĂ©vision (Vu Ă  la TĂ©lĂ©) quand il ne la regarde pas, et publie des romans quand il ne tourne pas. Il est l’auteur quatre romans Ă  succĂšs aux Ă©ditions Balland et chez LattĂšs, et d’un nouveau chez HC Ă©ditions.