La fin tragique de Gustave, un amour de lapin nain à son Papa...
Une dame, derrière les cages vitrées des animaux, nous a présenté les pensionnaires du moment. J’en ai repéré un, qui me faisait rire, avec ses oreilles en berne. La vendeuse m’a précisé que c’était un lapin bélier, une espèce particulièrement calme.
Le petit bélier à poil gris s’est agité, rapidement maîtrisé par les mains expérimentées de la vendeuse.
« Voulez-vous le prendre dans vos bras ? »
Je l’ai pris, et le petit lapin gris aux oreilles tombantes s’est retrouvé blotti contre mon torse.
J’ai reniflé son odeur.
Je lui ai dit « Bonjour ». Ses narines ont frémi ; j’ai dit à Adélie :
« C’est lui. C’est Gustave. »
Brixtel creuse sans relâche le trou sans fond de la noirceur. Avec cette nouvelle poignante, il atteint son but. On est au-delà du noir, une sorte d’outrenoir littéraire pour paraphraser le peintre Pierre Soulages. Son écriture émet des éclats ténébreux qui font de cet auteur une promesse brillante au firmament de la galaxie polardière.