Il est frĂ©quent de rĂȘver au temps qui passe trop vite, Ă ce temps qui nous file entre les doigts, ce temps que nous voudrions retarder en lui gardant la couleur dâun « dĂ©jĂ passĂ© ». Cette illusion de « suspendre » ou « dâaccĂ©lĂ©rer » le temps nous tient Ă cĆur car elle est bien lĂ pour nous persuader que nous avons une emprise sur lui. Il nous est difficile dâaccepter lâidĂ©e que « le temps est un vide ». En disant quâun « jour est historique », un tel effet dâannonce nous donne lâillusion dâune prise de possession du temps. LâidĂ©e mĂȘme dâhistoire, dans la vie quotidienne, ne semble prendre sens que dans une relation de dĂ©fi entre ce qui arrive â lâĂ©vĂ©nement â et le sentiment de destin. Quel sens a la passion contemporaine de la restauration patrimoniale du passĂ© ? La reconfiguration des paysages obĂ©it Ă des modĂšles de plus en en plus identiques comme si notre regard devait se satisfaire de la nĂ©gation mĂȘme des mĂ©tamorphoses naturelles. Face Ă la contingence du futur, la reprĂ©sentation la plus commune de la continuitĂ© temporelle puise sa lĂ©gitimitĂ© dans la sauvegarde acharnĂ©e des « mĂ©moires collectives ». Mais une grande crise de la mĂ©moire sâannonce avec la maladie dâAlzheimer â lâivresse du dĂ©sĆuvrement de la mĂ©moire.
Revue Amplitudes : #2 L'amour des contretemps
Henri-Pierre Jeudy
René Major
François Barré
Jean-Paul Kauffmann
Marc AbélÚs
Masahiro Ogino
Sylvie Groueff
Muniz Sodré
Alexia Volot
André Persoons
BenoĂźt Vincent
Antonia Machayekhi
Raphaël Krafft
Marie Cuillerai
Alice Carabédian
Jean-Luc Bourrioux
Bernard Kalaora
Catherine Pratbernon
Maria Claudia Galera
Joël Hauer
Paolo Bernasconi
Mirella Paula Galera