Publié en 1969, La Main Gauche de la Nuit écrit par Ursula K Leguin est un chef d'oeuvre de la science-fiction. Avec ce roman, Le Guin est devenue La première femme lauréate du Prix Hugo et Nebula.
Ce livre narre le premier contact entre l’ambassadeur Genly Aï et la planète Nivôse appelée Gethen par ses habitants. Genly tente de convaincre les nobles de ce monde glacé de rejoindre l’Ekumen un consortium de planète et société plus avancé technologiquement. Les négociations commencent bien mal et de nombreuses péripéties vont pousser notre héros à vivre une épopée à travers le froid et la neige. Ce livre disponible chez Le Livre de Poche est le 4eme tomes du cycle de l’Ekumen mais peut se lire totalement indépendant des autres volumes.
Pour nous parler de La Main Gauche de la Nuit, David Meulemans éditeur Aux Forges de Vulcain est l'invité de ce podcast.
Anonymous
8/11/2023
C'était fascinant. L'univers, riche, complexe, mais incroyablement cohérent et crédible qu'Ursula Le Guin a créé en si peu de pages, sans nous noyer d'informations pour ne pas alourdir notre lecture, est impressionnant. Je sais que ce n'est pas un avis partagé et que beaucoup ont eu du mal avec l'écriture, la forme ou les spécificités de cette culture différente, mais pour ma part, bien qu'au tout début, un peu perdue, avançant en terrain inconnu, dans un genre qui m'est quasiment tout autant étranger, je me suis rapidement laissée emporter. Genry ne débarque pas au début du récit, il est déjà là depuis un moment et donc même si on découvre ce monde en même temps que lui (car il ignore énormément et comprend que très peu, malgré tout, au début du roman), on saute certaines étapes d'introduction qui auraient été selon moi en trop et inutiles au récit. Du moins, à ce que l'auteur voulait mettre en avant. Genry Aï a la lourde tâche, à lui seul, de convaincre la planète Gethen de se joindre à l'Ekumen. Mais évidemment, là où il y a des hommes, il y a la peur de l'autre, la soif de pouvoir, l'ignorance, les conflits politiques, le rejet de la différence...etc Il sera donc confronté à tout ça et bien plus, ce qui compliquera grandement sa mission. Mais l'humanité connaît aussi, peu importe le lieu, la dignité, l'amitié, la solidarité ou encore l'amour. La relation entre Genry terrien qui voyage dans l'espace, "homme" pour qui la différence entre "homme et femme" avait toujours été la norme, donc évidente, ainsi que les visions de la "virilité", "féminité" ou sexualité qui en découlent et Estraven, gethénnien hermaphrodite (Ils n'ont pas de sexe défini. Ils ne sont donc ni hommes, ni femmes. Ils ne deviennent l'un ou l'autre que pendant quelques jours, une fois par mois environ, lors du Kemma, "période de rut". Le reste du temps, la sexualité est pour eux une non-question, le genre, donc, féminin ou masculin, n'a aucune importance dans leur société.), exilé, m'a surprise et énormément touchée. Il y a, au début, une distance entre les personnages et le lecteur et je comprends parfaitement, celles/ceux qui se plaignent de ne pas avoir pu s'attacher à eux et donc être touchés par leurs aventures/sorts. C'est normalement l'une des choses les plus importantes pour moi, mais dans ce cas précis, cette distance ne m'a pas du tout dérangée, étonnamment. Déjà, car elle s'amenuise au fil du récit, en même temps que celle entre Genry et Estraven, mais aussi, car ce qui m'a interpellée, émue et passionnée, allait au-delà des personnages en eux-mêmes. Ursula Le Guin m'avait séduite avec sa fantasy et je succombe également à sa SF, aujourd'hui. Hâte d'en découvrir plus.
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