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Tenir debout

audiobook


« Se pourrait-il que ce soit ça,

Cette bĂŞte noire qui remue dans ma poitrine

Piétine, déchire, ronge tout autour d’elle,

Avec la férocité d’une hyène,

Ne me laissant qu’un trou béant dans le cœur

Et une sécheresse dans la gorge ?

La culpabilité…

Se pourrait-il que ce soit ça,

Aimer malgré soi ?

Aimer mal

Aimer sans savoir pourquoi

Aimer… »

Jusqu’où peut-on aimer ? Jusqu’à s’oublier…

Le nouveau roman de Mélissa Da Costa nous plonge au cœur de l’intimité d’un couple en miettes et affronte, avec une force inouïe, la réalité de l’amour, du désespoir, et la soif de vivre, malgré les épreuves.

Une lecture inoubliable à deux voix où Jean-Alain Velardo incarne François, l’homme de théâtre, et Lauryanne Philippe, Eléonore, son amoureuse.



4.3

87 ratings

Julie

10/20/2024

Une lecture sombre, addictive, puissante et poignante ! Ou comment l'Amour surmonte, subit, dépasse les épreuves de la vie.

Anonymous

10/11/2024

J'ai eu du mal à m'accrocher puis jai persévérer et j'ai adoré ! Je me suis prise dans les émotions. C'est beau de voir la persévérance de la personne pour maintenir son couple malgré l'accident de son amour et inversement pour la personne accidenté, de donner se donner pour retrouver goût à la vivre jusqu'à en devenir père et assumer pleinement !

Aude

10/9/2024

Dans « Tenir debout » de Mélissa Da Costa, le lecteur est immédiatement plongé dans un univers où la maladie bouleverse l’intimité d’un couple et ébranle tout ce qui semblait acquis. La douleur, à la fois physique et émotionnelle, transforme les relations, creusant des fossés là où il y avait autrefois de la proximité. Le personnage d’Éléonore, confrontée à l’accident de son compagnon François, incarne cette difficulté à faire face à une réalité brutale, où la reconstruction semble presque impossible. L’un des thèmes centraux de « Tenir debout » est cette dualité entre l’amour et la haine qui s’immisce insidieusement dans les relations. L’amour passionnel entre Éléonore et François se heurte à la transformation de François, devenu presque méconnaissable après l’accident. Cette métamorphose physique et psychologique met à mal leur relation, soulignant à quel point la maladie, ou le handicap, redéfinit les contours de ce qui était autrefois familier. Il ne s’agit plus simplement d’un combat contre la douleur, mais d’un affrontement avec des sentiments contradictoires : l’attachement profond et la répulsion devant un corps amoindri, une âme qui vacille. Le parcours des personnages reflète les réalités souvent ignorées de la maladie et du handicap. Lorsque François se retrouve immobilisé, son incapacité à marcher symbolise plus qu’un simple problème physique : c’est tout son monde qui s’effondre. Il ne peut plus jouer ses rôles sur scène, ni même incarner cet homme vibrant qu’il était autrefois. Ce changement radical met en lumière la fragilité de sa condition humaine face à des événements qu’il ne peut pas contrôler, elle redéfinit son horizon futur et cela déclenche une rage inouïe. « Mon immobilisation fait grandir ma haine dans des proportions inimaginables. Avant je n’aurais jamais imaginé pouvoir ressentir autant de rage. Maintenant je sais. On peut se faire dépasser par les émotions, en devenir esclave. » Éléonore, quant à elle, se bat pour maintenir un lien avec l’homme qu’elle aime, même si cet homme n’est plus tout à fait le même. La plume de Mélissa Da Costa, immersive et juste, réussit à décortiquer avec finesse des émotions complexes qui traversent ses personnages. Chaque mot semble ciselé pour extraire toute la douleur, la rage, mais aussi l’amour, la tendresse et les moments de réconfort qui surgissent parfois de façon inattendue. C’est ce qui rend la lecture de ce roman si intense : le lecteur vit les montagnes russes émotionnelles des protagonistes, le désespoir suivi de sursauts d’espoir. L’univers du théâtre, où François et Antoine évoluent, joue un rôle crucial dans « Tenir debout ». Le théâtre devient à la fois un refuge et une prison. C’est l’endroit où François s’exprimait pleinement, où il se sentait vivant. Mais après son accident, la scène semble désormais hors de portée. Le parallèle entre le jeu théâtral et les rôles que chacun doit jouer dans la vie apporte un second degré de lecture bouleversant. Éléonore, en particulier, doit s’adapter à ce nouveau rôle « d’accompagnante », de partenaire d’un homme handicapé, sans jamais perdre de vue la femme qu’elle était avant cette tragédie. Le handicap, omniprésent, est traité ici avec une sensibilité désarmante. La manière dont la maladie et l’accident déforment à la fois le corps et l’esprit des personnages est déchirante. François, autrefois si puissant et magnétique, se retrouve diminué, dépendant, et c’est un choc autant pour lui que pour son entourage. Le roman interroge subtilement la perception que l’on a de soi-même et des autres dans ces moments où tout bascule. Comment continuer à aimer quelqu’un qui semble si différent ? Comment se redéfinir quand l’avenir semble compromis ? « Un couple, c’est s’aider à atteindre la mer, coûte que coûte, peu importent les efforts qu’il faut déployer pour y parvenir, et se maintenir l’un et l’autre à la surface pour affronter les vagues. » Dans « Tenir debout », Mélissa Da Costa parvient à maintenir un équilibre parfait entre l’ombre et la lumière, l’inquiétude et l’espoir, la colère et l’amour. Le récit est parfois sombre, lourd de non-dits, de douleur physique et morale, mais il est aussi traversé par des éclats de beauté, des instants d’humanité qui rappellent que la confiance en l’avenir peut subsister même dans les situations les plus difficiles. L’écrivaine ne tombe jamais dans le larmoyant. Au contraire, elle expose la vérité brute, celle d’un couple brisé, mais qui tente, tant bien que mal, de se reconstruire. En tant que lecteur, on est happé par cette écriture précise, presque chirurgicale, qui fouille dans les émotions les plus enfouies. Elle est parvenue à rendre palpable la souffrance, sans pour autant l’alourdir. On ressent chaque hésitation, chaque tentative de rapprochement, et c’est peut-être cela qui rend le livre si beau. On veut savoir si les personnages vont trouver la sortie de ce long tunnel, si l’amour peut survivre à de telles épreuves, et comment et si la lumière peut triompher de l’obscurité. L’aspect émotionnel de « Tenir debout » est d’autant plus amplifié dans sa version audio, magistralement interprétée par Jean-Alain Velardo et Lauryanne Philippe. Le choix des deux narrateurs donne une profondeur supplémentaire au récit, permettant d’alterner les points de vue avec fluidité. Les voix, riches et nuancées, ajoutent une couche d’intensité à une histoire déjà chargée de tension et d’émotions. L’audio permet au texte de résonner différemment, de plonger encore plus profondément dans la psyché des personnages, et c’est un véritable tour de force. « Tenir debout » est une immersion totale dans l’intimité d’un couple qui s’aimait, peut s’aimer encore en trouvant les clés susceptibles de déverrouiller les portes fermées, érigées pour se protéger. J’ai été profondément émue par ce texte, par cette lueur d’espoir que même les pires tragédies ne parviennent pas à éteindre totalement. « Une éternité de nuits difficiles et de matins porteurs d’espoir. Ce sera toujours ainsi : il y aura de l’obscurité, parfois, des envies de volets fermés, des cris contenus, mais il y aura aussi la lumière crépusculaire et les journées de printemps comme aujourd’hui. L’essentiel étant qu’au milieu de cette alternance on avance. »