Jules Verne (1828-1905)
"Le 2 février 1873, le brick-goélette Pilgrim se trouvait par 43° 57’ de latitude sud, et par 165° 19’ de longitude ouest du méridien de Greenwich.
Ce bâtiment, de quatre cents tonneaux, armé à San-Francisco pour la grande pêche des mers australes, appartenait à James-W. Weldon, riche armateur californien, qui en avait confié, depuis plusieurs années, le commandement au capitaine Hull.
Le Pilgrim était l’un des plus petits, mais l’un des meilleurs navires de cette flottille, que James-W. Weldon envoyait, chaque saison, aussi bien au-delà du détroit de Behring, jusqu’aux mers boréales, que sur les parages de la Tasmanie ou du cap Horn, jusqu’à l’Océan antarctique. Il marchait supérieurement. Son gréement, très maniable, lui permettait de s’aventurer, avec peu d’hommes, en vue des impénétrables banquises de l’hémisphère austral. Le capitaine Hull savait se "débrouiller", comme disent les matelots, au milieu de ces glaces qui, pendant l’été, dérivent par le travers de la Nouvelle-Zélande ou du cap de Bonne-Espérance, sous une latitude beaucoup plus basse que celle qu’elles atteignent dans les mers septentrionales du globe. Il est vrai qu’il ne s’agissait là que d’icebergs de faible dimension, déjà usés par les chocs, rongés par les eaux chaudes, et dont le plus grand nombre va fondre dans le Pacifique ou l’Atlantique."
Le Pilgrim, sous les ordres du capitaine Hull, rentre en Amérique, avec à son bord l'épouse et le fils de l'armateur ainsi que le cousin Bénédict. Mais lors d'une chasse à la baleine, l'équipage et son capitaine est anéantie. Le novice de 15 ans, Dick Sand, se retrouve seul aux commandes du voilier ; il est aidé dans ses manoeuvres par des naufragés noirs recueillis lors de la traversée, mais il doit se méfier du cuisinier. Parviendra-t-il à aborder l'Amérique ?