Il y a Ă Londres un quartier dont la physionomie n'a Ă©tĂ© qu'esquissĂ©e jusqu'ici et qui mĂ©ritait cependant une mention spĂ©ciale dans les rĂ©cits des romanciers modernes de la Grande-Bretagne. Nous voulons parler du quartier sur lequel se trouve situĂ©e la prison de la Flotte, dont les limites ont conservĂ©, comme on le sait peut-ĂȘtre, les privilĂšges et les franchises des anciens asiles. En donnant au prĂ©vĂŽt de la Flotte des garanties pour le montant de la somme due Ă son incarcĂ©rateur, chaque prisonnier peut obtenir l'autorisation de rĂ©sider aux environs de la prison, et jouir ainsi d'une libertĂ© relative. Il rĂ©sulte de cette tolĂ©rance que ce quartier est
presque entiĂšrement habitĂ© par une agglomĂ©ration interlope de banqueroutiers maladroits et de dĂ©biteurs insolvables, auxquels se mĂȘle une population flottante d'ivrognes fainĂ©ants et de filous actifs, de telle sorte que, passĂ© une certaine heure de la nuit, il est bien rare d'y rencontrer une figure honnĂȘte.
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