DĂ©couvrir, sur une insulte lancĂ©e, que vos parents ne sont pas vos parents fait le sol se dĂ©rober sous vos pieds. Alors vite, immĂ©diatement, il faut chercher, savoir qui Ă©taient ces ĂȘtres qui vous ont dĂ©laissĂ©. Câest le cas de Victoire, brutalement dĂ©possĂ©dĂ©e dâelle-mĂȘme, qui retrouve le couvent oĂč elle a Ă©tĂ© mise au monde. Un lieu-impasse, oĂč les pistes concernant sa mĂšre semblent se perdre⊠Toutefois, le courrier dâune religieuse, assorti dâune vieille photographie, ravive quelque temps plus tard ses espoirs et la conduit Ă Rosenbach oĂč, grĂące Ă la rencontre de Karl, elle apprend sa troublante ressemblance avec une chĂątelaine des environs. Lâascendance serait-elle pour autant merveilleuse ? Non, car il faut encore prĂ©ciser que Victoire est une jeune Allemande nĂ©e en 1941, au moment oĂč la guerre battait son plein, oĂč la dĂ©raison avait submergĂ© la conscience des hommes, oĂč le rĂ©gime nazi, dans sa morbide obsession de la race, avait instituĂ© les Lebensborn. Ă travers le parcours de Victoire, J.-P. Chassard orchestre une quĂȘte des origines tendant moins vers le lumineux que vers une opaque noirceur. Ainsi, avant dâapprendre qui elle est, il faudra pour Victoire passer par les zones tĂ©nĂ©breuses de lâhistoire allemande, par les lieux sordides et humiliants, pour toucher enfin Ă la vĂ©ritĂ© sur sa conception. Un roman en forme dâabĂźme, toujours plus sombre, toujours plus terrifiant, toujours plus dangereux, qui associe Ă©troitement Ă la trajectoire de son hĂ©roĂŻne rĂ©vĂ©lations sur la folie nazie et thriller.