« âMon pĂšre Ă©tait ouvrier agricole, ma mĂšre femme de mĂ©nage. Il y avait deux livres dans la maison de deux piĂšces de dix-sept mĂštres carrĂ©s quâavec mes parents et mon frĂšre nous habitionsâ: un dictionnaire, le livre masculin, un livre de cuisine, le livre fĂ©minin. [âŠ] Il nây avait pas de bibliothĂšque dans mon village et lâachat dâun livre nâĂ©tait pas envisageable quand, Ă la moitiĂ© du mois, lâargent faisait dĂ©faut pour acheter de la viande.â
En quelques lignes, Michel Onfray dit ce quâil doit aux livres, et Ă lâĂ©cole qui les lui a mis entre les mains. Quâil Ă©voque son Ă©ducation, le dĂ©cĂšs de sa compagne, le corps des travailleurs ou le mensonge en politique, câest toujours la mĂȘme voix qui parle, tissĂ©e de savoirs et de rĂ©voltes, Ă fleur de peau et de conscience. Une voix engagĂ©e dont la spontanĂ©itĂ© ne va jamais sans lâĂ©tude approfondie des textes, des idĂ©es, sans concession ni facilitĂ©.âŻÂ»