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La conscience bantoue

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Les enjeux fonciers et miniers sont considĂ©rables, surtout dans la rĂ©gion des Grands Lacs. Au moment oĂč des forces nĂ©gatives, vraisemblablement continentales mais bĂ©nĂ©ficiant du soutien invisible des puissances extracontinentales, excellent en Afrique subsaharienne en vue de la balkanisation d’un bon nombre d’États bantouphones, les rĂ©actions patriotiques s’avĂšrent plus que jamais appropriĂ©es. En effet, la gravitĂ© de la situation nĂ©cessite une prise de conscience commune et une coalition interĂ©tatique. Celles-ci ne pourraient qu’ĂȘtre salutaires.

La conscience Ă©tant la perception chez l’homme de sa propre existence et du monde qui l’entoure, un peuple qui ignore d’oĂč il vient ne saura jamais oĂč il va. Un peuple qui fait fi de son passĂ© aura beaucoup de mal Ă  maĂźtriser son prĂ©sent. Un peuple qui mĂ©prise son Histoire sera incapable d’orienter son avenir sur des bases objectives et solides. Un peuple amnĂ©sique restera toujours crĂ©dule. Ayant Ă©tĂ© commercialisĂ©es, exportĂ©es comme des marchandises, rĂ©duites en esclavage, colonisĂ©es, les populations bantoues en Afrique et Ă  travers le monde doivent enfin prendre conscience que la malĂ©diction de Canaan, ce fils de Cham, n’est qu’une pure invention pour justifier Ă  dessein leur infĂ©rioritĂ© intellectuelle et leur dĂ©pendance vis-Ă -vis d’une quelconque civilisation naturellement prĂ©datrice.

C’est en montant sur les Ă©paules de Soundiata KeĂŻta et de Chaka Zulu que les Bantous et leurs descendants resteraient Ă  jamais libres. C’est en s’inspirant de Kimpa Vita et de mbuya Nehanda Charwe Nyakasikana, ainsi que de Manthatisi, qu’ils se feront respecter. C’est en ayant comme modĂšles les prophĂštes Simon Kimbangu, AndrĂ© Matsoua et William Wade Harris qu’ils deviendront spirituellement affranchis. C’est en prenant exemple sur Patrice Lumumba et Nelson Mandela, animĂ©s d’une vision tout Ă  fait panafricaniste, qu’ils resteront enfin libres et rĂ©ellement indĂ©pendants.