Extrait des Contes des mers du Sud, une aventure de mer par Jack London (1876-1916).
Le dĂ©but : « Le trois-mĂąts le PyrĂ©nĂ©en, avec ses flancs de fer profondĂ©ment enfoncĂ©s dans lâeau, sous le poids de la cargaison de blĂ© quâil portait, roulait paresseusement sur ses ancres, au large de lâĂźle escarpĂ©e de Pitcairn, qui fait partie de lâarchipel ocĂ©anien des Pomotou.
Un indigĂšne, venu de terre dans une minuscule pirogue Ă balancier, rallia le navire et, par une Ă©chelle de corde quâon lui lança, monta prestement Ă bord.
En franchissant la lisse et en sautant sur le pont, il lui sembla voir devant lui un vague et presque imperceptible brouillard, une sorte de pellicule légÚre qui recouvrait les choses et en troublait le contour.
Etait-ce une illusion de ses yeux, quâil sâessuya, ou bien une rĂ©alitĂ© ? Il songea quâil se faisait vieux et quâil Ă©tait temps pour lui de se commander une paire de lunettes Ă San-Francisco, Ă la premiĂšre occasion qui sâoffrirait. »
Traduction : Paul Gruyer (1868-1930) et Louis Postif (1887-1942).
Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1159998d/f9