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Le Verdict

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Cette nouvelle sur les mensonges artistiques des peintres « en vogue » est extraite du recueil « Les Metteurs en scÚne » édité en 1909.

« Je me remis Ă  mon travail, et je continuai Ă  tĂątonner et Ă  patauger ; puis je regardai l’ñne de nouveau. Je vis que dĂšs le premier trait de son esquisse Stroud avait su oĂč il voulait en venir. Il avait possĂ©dĂ© son sujet, il se l’était assimilĂ©, il l’avait pour ainsi dire rĂ©incarnĂ©. Et moi ? Je n’avais crĂ©Ă© aucune de mes oeuvres, — je les avais simplement adoptĂ©es !
 Enfin sous le regard de cet oeil qui m’observait, je me sentis incapable de tracer un trait de plus. Incapable ? Mais je l’avais toujours Ă©tĂ© ! « Je n’avais jamais rien su. » Seulement, avec mes modĂšles et mon public, un empĂątement un peu voyant suffisait pour cacher la chose. Je les aveuglais Ă  coups de couleur
 »

Traduction : Jane Chalençon (1861-1919)

Source: https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Metteurs_en_sc%C3%A8ne_(recueil)/Le_Verdict