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Postface : fictions quotidiennes

E-book


ELLE est avocate, LUI est artiste-peintre. Bien que leur relation soit interrompue par la mort de l’homme, le couple continue Ă  dialoguer, durant 52 semaines, le temps d’un deuil. S’ouvre le champ des rĂ©miniscences et des rĂ©flexions des protagonistes dans leurs mondes bouleversĂ©s.

La mort, malgrĂ© la confusion qu’elle crĂ©e, est un terrain de contemplation sur l’amour, la crĂ©ation, la vie...

Le style de ce roman-dialogue oscille entre une narration réaliste et une prose poétique et onirique.

Les vignettes illustrant ce livre sont des dĂ©tails d’estampes de Lorenz Stöer (16e s.)

EXTRAITS

Nous nous sommes Ă©vadĂ©s au bord de l’ocĂ©an. L’eau Ă©tait lasse et calme, nous pouvions reflĂ©ter nos avenirs dans sa surface. Soudain, l’horizon s’est assombri, une lumiĂšre bleu turquoise est descendue sur nous. Tu t’es blottie contre moi et tu as dit: «J’ai froid.» Je t’ai pris dans mes bras et j’ai tremblĂ©. Nous Ă©tions seuls sur cette plage bleue hors saison, complĂštement seuls.

En rentrant dans la chambre de l’hĂŽtel VORTEX, louĂ©e le soir mĂȘme, nous nous sommes aimĂ©s. Ce fut bouleversant de m’approcher de ta peau, de la traverser, de pĂ©nĂ©trer ton corps puissant et ton sexe gĂ©nĂ©reux. (Semaine 5 : LUI)

Dans le calme du soir, le ciel s’éteint progressivement. Les genoux remontĂ©s jusqu’à la poitrine, serrĂ©s entre mes bras, je demeure prostrĂ©e. Aucun bruit ne perturbe le flux de mes rĂ©flexions. Je suis seule. Sur la table, une bougie a fini de se consumer. Fin de vie de bougie. Je me dĂ©ploie, mes muscles reprennent leur vie de muscles. Je compose ton numĂ©ro, le raccourci clavier «1». «Il n’y a pas d’abonnĂ© au numĂ©ro demandĂ©, il n’y a pas d’abonnĂ©...» L’appareil s’explose contre le mur. (Semaine 12 : ELLE)