«Te souviens-tu quand tu Ă©tais petit et quâon sâenfermait dans le garde-robe ?
â Ah oui ! Tu voulais mâexpliquer Platon et le mythe de la caverne, rien de moins. Maman servait de lumiĂšre derriĂšre nous avec la lampe de poche pour projeter des formes sur le mur devant nous. Tu me demandais de deviner les objets.
â Oui et souvent tu nây parvenais pas, il fallait que tu regardes derriĂšre pour saisir les objets rĂ©els.
â Et ?
â Et on est, ici, dans la caverne de Platon. Ce que tu y vis nâest quâune illusion, le rĂ©el est Ă lâextĂ©rieur. Il faut accepter la cruautĂ© du soleil, fiston.
â La cruautĂ© du soleil ?
â La vie, la mort dans la caverne sont illusions, seule lâidĂ©e de la vie ou de la mort est vraie, rĂ©elle. La cruautĂ© du soleil.
â Pas certain que jâen sois capable, pâpa.»
Depuis sa retraite comme enseignant au CĂ©gep de lâOutaouais et chroniqueur Ă Radio-Canada, Jean Dumont consacre son temps au golf et Ă lâĂ©criture. Dans Le batelier des rives incertaines, les lecteurs retrouveront avec bonheur le personnage dâAdĂ©odat, qui conduit des patients atteints du cancer Ă leurs rendez-vous. Câest lâoccasion de rĂ©flĂ©chir Ă sa propre vie et, qui sait, peut-ĂȘtre de lui donner un second Ă©lan.