Ă 46 ans, Horacio vit modestement dans un village colombien avec sa femme, ses sept enfants, et non loin de ses frĂšres. Entre les belles-sĆurs, les filles, les cousines, la gente fĂ©minine rĂšgne sur sa maison. Les rĂ©unions de famille sont nombreuses, gaies, tendues, bruyantes. Mais lâamour circule. Horacio a quelques passions : les antiquitĂ©s, dont il est censĂ© faire le commerce pour vivre, mais quâil entasse dans son hangar. Ses deux vaches, ainsi que les veaux quâelles portent. La cigarette, qui accompagne ses journĂ©es. Une Volkswagen quâil est parvenu Ă sâacheter sans savoir quâelle Ă©tait volĂ©e, et quâil bichonne. Les courses de chevaux. Sa femme.
Mais Horacio a surtout une obsession : la mort, qui diffuse une tension, une pesanteur sur le moindre Ă©vĂ©nement du quotidien. Incapable de gĂ©rer ses Ă©motions, il bascule sans cesse dâun extrĂȘme Ă lâautre. La joie de vivre et lâangoisse de mourir se cĂŽtoient sans cesse, Ă©puisant son cĆur qui finit par lĂącher.
Lâhistoire dâHoracio est celle dâun homme trop sensible pour supporter la vie. Câest un livre qui aborde de façon originale un sujet risquĂ© mais crucial : comment vivre, comment supporter la joie, la beautĂ©, lâamour, la souffrance, quand on sait que la mort nous attend ? Horacio est un personnage qui marque le lecteur car il est comme le paroxysme dâune peur intime que nous connaissons tous.