Suite des aventures du policier détective Paulin Broquet.
Le dĂ©but : «Cet admirable poète prĂ©curseur, Anthime Soufret, Ă©tait incontestablement, et selon son affirmation, un gĂ©nie extraordinaire, unique, en poĂ©sie. Il ne se sentait vraiment dans son Ă©lĂ©ment que quand il voyageait dans les plus hautes rĂ©gions de l’éther. Il planait comme un aigle. Mais dans le terre-Ă -terre banal de la vie de simple mortel, il se montrait d’une naĂŻvetĂ© et d’une candeur stupĂ©fiantes. Si peu de personnes, parmi les mieux douĂ©es, parvenaient Ă
comprendre ses poésies compliquées, lui, cet être de génie, n’entendait rien aux choses les plus simples de la vie courante. Et il demeurait absolument désemparé, comme un aigle qu’on aurait plumé, quand l’événement auquel il se trouvait mêlé prenait une tournure dramatique.
Maintenant, deux ou trois semaines après le vol du collier de la nbaronne, il ne parvenait pas, à cause de son organisme spécial, supra-sensible, extra-délicat, il ne parvenait pas, dis-je, à se remettre de l’émotion violente qu’il avait éprouvée dans la garçonnière élégante, mais perfide, de son fervent admirateur et fidèle ami, cet infortuné comte de Marnais. »