Les derniers aborigènes de la jungle de Guyane française perpétuent, bon an mal an, leur mode de vie ancestral. Ils le font le plus sereinement qu’ils peuvent, dans les circonstances contemporaines, et ce, en dépit des orpailleurs (chercheurs d’or clandestins) brésiliens brutaux et insensibles qui gorgent les rivières de rejets de mercure, et en dépit des hélicos de la Gendarmerie guyanaise qui survolent les pirogues pour prétendument inspecter l’état de santé de ceux qui cherchent à les faire nager sur le torrent nouveau des rivières anciennes. Le jeune Amigolo est le petit-fils de la vieille chamane des abeilles de son village. Celle-ci connaît le fin et subtil secret curatif des miels et sait sinueusement contourner le dard des terribles ouvrières pour faire agir les reines et leurs essaims selon ses desseins. Amigolo vient tout juste, de par l’affront de douleurs cuisantes, d’accéder au statut de jeune guerrier. Il passerait bien le reste de sa douce vie à jouer avec les abeilles de sa grand-mère. Mais une quête inattendue l’attend, une quête terrible et mystérieuse qui mettra justement au défi, comme si de rien n’était, sa connaissance de la nature, mais surtout, par-dessus tout, son mystérieux ascendant savant sur les insectes de la jungle.
Après Quatre-vingts printemps (2011) et Le chasse-temps (2012), Nicolas Hibon offre aux lecteurs son roman le plus abouti. Un roman qui se lit comme un conte mais qui dérange comme un pamphlet. À mettre entre toutes les mains.