En mars 2013, une coalition hétéroclite de groupes armés, la Séléka, renverse le président Bozizé de la République centrafricaine (RCA), au pouvoir depuis 2003. Ce coup d’État réduit à néant plus de quinze années d’effort de consolidation de la paix et confirme l’extrême fragilité des institutions centrafricaines. Il force également la communauté internationale à s’interroger sur la pertinence de ces interventions, dont celles des Bureaux onusiens de consolidation de la paix (BCP) créés à la fin des années 1990 et présents en RCA depuis février 2000.
Pourquoi donc, en dépit de l’appui de ces Bureaux, la RCA est-elle retombée dans la violence ? Comment expliquer, inversement, que d’autres pays aux trajectoires semblables, mais sans l’aide onusienne, semblent pour l’heure en bien meilleure posture ? Cet ouvrage pose la question de l’efficacité des BCP en tant qu’outils de paix dans des contextes de fragilité étatique. Il examine le cas de la RCA, en utilisant le Tchad comme élément de contraste, et propose des pistes de réponse et d’action aux décideurs et aux praticiens travaillant dans le domaine.
Jocelyn Coulon est directeur du Réseau de recherche sur les opérations de paix, affilié au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal (CÉRIUM), depuis 2005. Il est l’auteur de quatre livres, dont Les Casques bleus (1994), et a dirigé ou codirigé une dizaine de publications sur le maintien de la paix.
Damien Larramendy est chercheur et chargé de projets au Réseau de recherche sur les opérations de paix. Titulaire d’une maîtrise en Peace and Conflict Studies de l’Université de St Andrews, il est également le coordonnateur du site Internet www.operationspaix.net.
Marie-Joëlle Zahar est professeure titulaire de science politique à l’Université de Montréal