On l’oublie trop souvent, Sarah Maldoror est à la proue de tous les cinéastes antillais, en ce sens qu’elle est la première à faire des longs-métrages de fiction au début des années 1970.
L’incontournable film anticolonialiste et féministe Sambizanga la place du côté des cinémas africains, elle qui fut la femme de Mário Pinto de Andrade, l’un des fers de lance de l’indépendance de l’Angola.
Gérard Théobald, cadet de Sarah Ducados, de son nom d’artiste « Maldoror » en hommage au poème coup-de-poing de Lautréamont, met avec pertinence au cœur de son récit hautement documenté, Alger, la Mecque des luttes de libération, d’où la cinéaste, accompagnée de ses filles Anouchka et Henda, milita par l’action cinématographique.
Il rappelle également l’Antillanité de la militante dans sa fondamentale filiation intellectuelle avec l’essayiste Frantz Fanon et le chantre de la Négritude Aimé Césaire, poète que la femme-à-la-caméra filma à plusieurs reprises. Ou comment le cheminement artistique de la cinéaste épouse la grande histoire des luttes de libération et d’émancipation anticoloniale et féministe de la seconde moitié du XXème siècle.