Deux époques, deux hommes, un même sang. Dans cette nouvelle magistrale, Léon Tolstoï déploie toute la finesse de son art du contraste pour peindre le portrait croisé d’un père et de son fils, officiers de hussards à une génération d’écart.
Le comte Fédor Tourbine, dans la Russie insouciante des guerres napoléoniennes, incarne la fougue, la générosité désordonnée et l’esprit chevaleresque d’une aristocratie sûre d’elle-même. Vingt ans plus tard, son fils, prénommé lui aussi Fédor, porte le même uniforme mais incarne un esprit nouveau, plus calculé, moins passionné, signe des transformations sociales qui agitent la Russie.
À travers le prisme d’un bal provincial et des aventures sentimentales de ces deux hommes, Tolstoï orchestre une fascinante et subtile confrontation. Avec une ironie tendre et une précision psychologique remarquable, il interroge l’héritage, la dégénérescence des vertus, et la manière dont l’esprit d’une époque façonne le caractère. Loin des vastes champs de bataille, c’est dans l’intimité de ces existences que se lit, en filigrane, le grand roman de la Russie en mutation.











