Découvrez la version numérique de la revue littéraire belge Marginales
Les femmes et les enfants d’abord : expression plus ancienne encore que le « save our souls » banalisé dans le SOS devenu polyglotte (comme pas mal d’acronymes auxquels les non-usagers de l’anglais n’entendent goutte), elle sous-entend un pari sur l’avenir de l’espèce. Laissons-lui la chance de se prolonger, en permettant aux petits d’accéder à l’âge adulte, et aux femmes d’en engendrer d’autres encore. Ce syntagme figé en dit plus long sur une civilisation qu’une déclaration solennelle : il mise sur un principe que l’on qualifiera d’humaniste. L’espèce humaine est en effet la seule à pouvoir légiférer sur sa survie. Si ce n’était pas le cas, si les quadrupèdes susceptibles de nous alimenter avaient les moyens de réguler de la sorte leur sauve-qui-peut, ils l’auraient déjà fait.
Considérons donc cette priorité concernant les enfants comme un axiome de base, relevant d’une mentalité voyant l’enfant comme l’avenir de l’homme, et donc plus précieux que lui, bénéficiant d’une manière de statut lié à son innocence première, et en particulier dans les situations de guerre. Il ne peut en aucune façon être tenu pour responsable ni consentant face à la violence déchaînée. Sans cela, on assisterait à un méfait que l’Écriture réprouve, condamnant le massacre des innocents comme un crime imprescriptible.
Des nouvelles inspirées par la thématique avec des écrivains comme Jean-Baptiste Baronian, Evelyne Heuffel, Luc Dellisse, Bernard Dan, et pour la première fois, des extraits des « Calepins » de Jean-Pol Baras
À PROPOS DE LA REVUE
Marginales est une revue belge fondée en 1945 par Albert Ayguesparse, un grand de la littérature belge, poète du réalisme social, romancier (citons notamment Simon-la-Bonté paru en 1965 chez Calmann-Lévy), écrivain engagé entre les deux guerres (proche notamment de Charles Plisnier), fondateur du Front de littérature de gauche (1934-1935). Comment douter, avec un tel fondateur, que Marginales se soit dès l’origine affirmé comme la voix de la littérature belge dans le concert social, la parole d’un esprit collectif qui est le fondement de toute revue littéraire, et particulièrement celle-ci, ce qui l’a conduite à s’ouvrir à des courants très divers et à donner aux auteurs belges la tribune qui leur manquait.
Marginales, c’est d’abord 229 numéros jusqu’à son arrêt en 1991. C’est ensuite sept ans d’interruption et puis la renaissance en 1998 avec le n°230, sorti en pleine affaire Dutroux, dont l’évasion manquée avait bouleversé la Belgique et fourni son premier thème à la revue nouvelle formule. Marginales reprit ainsi son chemin par une publication régulière de 4 numéros par an.
En septembre 2015, deux nouveaux numéros de la revue littéraire sont disponibles… « Enfants non admis » et « Les raisons de la colère ».
LES AUTEURS
Bernard Dan, Jean Jauniaux, Evelyne Heuffel, Alain De Kuyssche, Huguette de Broqueville, Michel Voiturier, Nicole Verschoore, Marc Guiot, Jeanine Ma, Marc Lobet, Corinne Hoex, Jean-Pierre Berckmans, Jean-Chrysotome Tsibanda, Françoise Nice, Anatole Atlas, Soline de Laveleye, Françoise Pirart, Rose Marie François, Françoise Lalande, Aliette Griz, Luc Delisse, Alain Dartevelle, Alan Ward et Jean-Pol Baras.