Quelque part entre la banlieue et la campagne, Jonas et ses amis tuent le temps. Ils fument, jouent aux cartes, font pousser de l’herbe, et, quand ils sortent, c’est pour constater ce qui les éloigne des autres. Dans cet univers où tout semble voué à la répétition du même, leur fief, c’est le langage, qu’ils ne cessent de mettre en scène, que ce soit Lahuiss interprétant le Candide de Voltaire ou Poto offrant un morceau de rap de son cru.
Jonas, qui a grandi avec eux, a ses jardins secrets – une fille qu’il visite de temps en temps – et un avenir possible – la boxe professionnelle. Mais aussi élégant et rapide que soit son jab, il manque de niaque et d’ardeur.
Au fil de ce roman écrit au cordeau, une gravité se dégage, une beauté qu’on extirpe du tragique ordinaire à travers une voix neuve, celle de son auteur.
« J’ai conçu le livre comme une histoire qu’on raconte. Le fait de tout lire m’a procuré une grande émotion. J’ai apprécié ce travail, je lis vraiment comme j’ai écrit. Cette fluidité qu’il y a dans l’écriture, j’ai réussi à la retrouver dans la voix. En fin de compte, elles sont interdépendantes. »
David Lopez – Entretien – Paris, 2018