Il ne saurait s’agir dans ce livre de proposer une biographie d’un personnage dont aucune trace historique ne subsiste. Néanmoins, celui dont il est question dans cette narration a vraisemblablement existé ; le texte le plus ancien qui en a pour la première fois raconté l’épopée, aurait été composé il y a plus de 4 500 ans. On y fait mention de Gilgamesh, roi d’Uruk, ville à laquelle les historiens rattachent l’invention de l’écriture.
Ce texte, gravé sur des tablettes d’argile redécouvertes au XIXe siècle, fut, au moins partiellement, le fruit de l’imagination et des croyances des hommes de ce temps. Peut-on légitimement s’en servir aujourd’hui pour recréer une fiction ? Oui, si nous savons entendre les interrogations des contemporains de Gilgamesh et si nous considérons qu’il est des thèmes de réflexion qui sont universels et intemporels. Le temps alors n’efface rien, il est au contraire ce qui unit les pensées. Et c’est en fin de compte lui qui finit par s’évanouir, permettant aux idées de construire et de constituer un socle commun à diverses civilisations. Que dire par exemple, de l’amitié, de l ‘amour, de la mort ? Qu’est-ce que le pouvoir ? A ces questions, aucun évènement particulier ni aucun concept général ne permettent d’apporter une réponse satisfaisante et définitive. Aujourd’hui, comme il y a plusieurs millénaires, nous ne pouvons que constater nos tâtonnements et avouer notre faiblesse face à qui représente ce qu’il y a de plus essentiel et de plus fondamental dans la vie de chaque être humain.
Et c’est alors la question du sens qui est posée, question qui ne peut trouver de réponse, mais qu’il serait vain de vouloir éluder.
Après Voies Croisées, Jean-Luc GRAFF signe son deuxième ouvrage aux Éditions Edilivre.