À l’âge de 30 ans, se dit Harriet Tubman née Araminta Ross Stewart, elle continuerait de recevoir sans cesse des coups, de faire à la moindre occasion l’objet de brimades. L’absence de liberté la condamnerait à jamais à la servitude. Pour changer de statut, conclu-elle, il faudrait forcer le destin. Elle tenterait donc de convaincre son mari de s’enfuir ensemble vers le Nord, où ils pourraient vivre où ils pourraient vivre sans contrainte asservissante. Mais le refus de John Tubman serait catégorique.
Même si le bon Dieu veillait selon toute vraisemblance sur son troupeau, il était temps, pour Harriet Ross Tubman, de le confier enfin à un berger très expérimenté. Elle devrait en toute urgence faire le bilan du point de vue de la condition humaine, dans le but de dissocier le champ d’action de César de celui de Dieu. Craignant toutefois une éventuelle séparation d’avec les membres de sa famille, elle envisagea sérieusement l’émancipation de son propre chef.