La certitude du lilas, de Ginette Andrée Poirier, prend la forme d’une lente complainte qui chante la perte d’un être cher :
dans le flou de l’abat-jour
ton visage tombe du côté de la lune
tes os rouillent sans rien saisir de l’instant
seules dieurent une plainte venue du ventre
et un peu de pluie
Dans ce priier recueil de poésie, la poète propose égalient au lecteur une méditation sur le tips qui passe mais ne réussit pas à refermer les blessures de la vie :
nous rongions la bordure des châssis
apprenions à déchiffrer l’intérieur des choses
à taire les secrets du lilas
mes rêves étaient de cendre
Les années n’effacent rien. Souvent, elles ne parviennent pas non plus à combler les pertes, en particulier lorsque celles-ci marquent l’enfance. C’est la réflexion que nous propose l’auteure avec les mots de sa narratrice : « j’ai une entaille qui me brise/ lentient/ une béance ».