Anthony avait vérifié toutes les pannes possibles. La Landrover était en parfait état. Elle ne démarrait pas parce qu’il n’y avait plus d’essence dans le réservoir, et les jerrycans étaient vides. Il ne lui restait plus qu’à prendre la piste à pied. Mais il restait là, figé, au cœur une angoisse bizarre, sa valise à la main, comme le jour où il était sorti de Fresnes, après cinq années de tôle. Il savait où aller alors. A l’aéroport, prendre un billet pour le Kenya.. Après tout, qu’importait ce dernier coup du sort. Il vaincrait, encore. Il avait déjà réussi l’exploit de sortir de la Villa. Cette histoire ne le concernait plus, désormais. Il rejeta les épaules en arrière pour repousser le doute, durcit le masque de son visage, serra les doigts sur la poignée de sa valise de toile.