Autrefois, lorsque le café était une denrée précieuse, à la fin du repas on se payait le café du pauvre, c’est-à-dire l’amour, la joyeuse partie de jambes en l’air. Nous sommes en 1946. Revenant des armées du général de Gaulle, le héros de cette histoire, sans un rond en poche, n’a guère de quoi s’offrir autre chose que le café du pauvre quand l’occasion s’en présente. Il exerce divers petits métiers extravagants et peu rémunérés. N’empêche, les jupons volent au coin des rues, la jeunesse aidant, c’est tout de même la belle époque.
Le Café du pauvre, c’est l’apprentissage de la vie, de l’amour après la guerre... Une fresque de frasques et de fesses, de tétons, de dessous vaporeux... Un livre où le rire ne perd jamais son droit prioritaire dans le Paris pourtant maussade de cette époque. Avec, bien sûr, les bons copains et les mauvaises rencontres qui peuvent vous conduire en galère.
Alphonse Boudard est une légende de la littérature française d'après guerre aux côtés de René Fallet, Albert Simonin ou encore Antoine Blondin. Né à Paris en 1925, de père inconnu et de mère trop connue, il est élevé dans le 13e arrondissement prolétaire. Résistant de la première heure, il reçoit la médaille militaire. Mais après la guerre, il vit de petits boulots et traficote. Il glisse doucement mais sûrement vers la pègre. Plusieurs séjours en prison et sanatorium lui inspireront La Cerise et L'Hôpital. A 33 ans, il se consacre à l'écriture. Sa langue est verte, nourrie de l'argot et du langage populaire. Ses romans sont largement autobiographiques. Au cinéma, il collabore avec Michel Audiard, puis écrira pour Jean Gabin.