Arielle a onze ans, mais sent déjà son avenir se refermer sur elle, enserrer son corps obèse qui ne correspond pas aux canons de la beauté qu’incarnent sa mère et sa sœur. Élevée dans un milieu privilégié où l’apparence fait loi, privée depuis peu du soutien de sa grand-mère, sa seule véritable alliée, elle se gave de nourriture pour combler le vide de plus en plus grand qui l’envahit.
Dans sa bouche, les phrases chipées aux adultes qui oublient trop souvent sa présence prennent un tour grinçant ; les morales à l’eau de rose des films dont elle se régalait avec Mamie tournent au vinaigre. Entre ses doigts potelés, l’archet du violoncelle tangue avec grâce, mais l’amour s’obstine à filer.
Que reste-t-il à espérer, quand on a comme elle le cœur gros ?