Dévotion à l’entreprise et ardeur à la tâche, paternalisme féodal et emploi à vie : on s’est longtemps contenté de caricatures pour penser le travail au Japon. On le sait maintenant, les conditions et les représentations du travail sont diverses et changeantes, et le « modèle japonais » n’est pas plus immuable ou monolithique qu’un autre. Ce n’est pas le cas pour la période contemporaine, où l’on a trop souvent négligé la place des femmes et des PME au profit des schémas des grandes entreprises. Cela n’a pas été plus vrai à la période pré-industrielle, ni durant la modernisation de l’ère Meiji, ni même au moment où le pays est devenu la deuxième puissance économique mondiale.
De la période d’Edo (1615-1868) à aujourd’hui, Bernard Bernier montre l’agencement des transformations et des continuités sociohistoriques qui ont modelé la réalité du travail au Japon. Un regard unique sur les véritables ressorts de l’activité d’un pays qui, affranchi des stéréotypes, n’en est que plus fascinant.
Bernard Bernier est professeur titulaire au Département d’anthropologie et au Centre d’études de l’Asie de l’Est de l’Université de Montréal. Il a publié Le Japon contemporain (PUM, 1995) et Le Japon en transition (Varia, 2007), ainsi que de nombreux textes et articles sur le Japon.
Vincent Mirza est docteur en anthropologie. Ses travaux portent sur les transformations sociales et la société japonaise contemporaine. Il a publié, avec Bernard Bernier, Le Japon en transition (Varia, 2007). Il est chercheur postdoctoral au Département d’études d’Asie de l’Est de l’Université McGill.