Un militaire passe un jour devant une grande tour enfermée de murs. A son approche, il aperçoit une porte ouverte sur un somptueux jardin. C'est un lépreux qui vit là, coupé du monde extérieur. Et voilà que s'amorce un dialogue poignant — sur le jardin et l'amour du silence. «Celui qui chérit sa cellule y trouvera la paix.»
A couper le souffle, «Le Lépreux de la cité d'Aoste» est, en 2020, une ode à la solitude et un remède au confinement.
Xavier de Maistre est un écrivain savoisien. En 1781, il s'engage dans le corps d'infanterie du régiment de la Marine. Il participe en 1784 à la première ascension savoyarde en montgolfière. En 1793, il est envoyé en tant que militaire dans la vallée de l'Aoste. Il met à profit ses heures de loisir pour approfondir ses connaissances littéraires. Il publie «Le Lépreux de la cité d'Aoste» en 1811, suite à ses échanges avec un lépreux, Pierre-Bernard Guasco, reclus dans la fameuse «Tour du lépreux». En 1794, il est puni à quarante-deux jours d'arrêts pour s'être livré à un duel contre un officier piémontais. Enfermé dans une chambre de la citadelle de Turin, il écrit «Voyage autour de ma chambre».