Ex-taulard envoyé au trou à cause d’une ordure qui l’a roulé proprement, Simon Meuvois n’a qu’une seule idée, lorsqu’il sort : lui mettre la main au collet et l’écrabouiller. Et puis, circonstances et rencontres inopinées bousculent le programme. Ça ne va pas en s’arrangeant, même si, parfois, ça en aurait presque l’air. On ne retrouve pas la liberté à coups de marteau, en se frayant un chemin parmi les cadavres…
Kââ n’hésite pas à montrer comme une véritable ivresse de la destruction chez ses héros. Ici, de rencontres douteuses en cambriolages sanglants, Simon Meuvois se laisse happer par une spirale infernale - mais en victime consentante.
« Voilà qu’on demande à Kââ de parler de lui ; la question traditionnelle qu’on lui pose est de savoir comment on peut en même temps être agrégé de philosophie et écrire de la littérature criminelle.
Mais raconter une histoire est une affaire sérieuse, et un réalisme sans illusions n’empêche pas de rêver et d’élucubrer… »
Professeur de philosophie en Bretagne, où il a longtemps résidé, l’auteur, Pascal Marignac, se lance dans le roman policier en 1984 sous le pseudonyme de Kââ (nom évidemment emprunté au serpent du Livre de la jungle de Kipling).
Aussitôt encensé par la critique, Kââ est comparé par d’aucuns à Jean-Patrick Manchette ou considéré par d’autres comme le précurseur de James Ellroy. Et beaucoup le tiennent pour l’un des plus grands auteurs de polars français.