Charles-Marie de La Condamine (1701-1774), chevalier de Saint-Lazare, membre de l’Académie des sciences et de l’Académie française, est un peu l’inspirateur de Jules Verne, de Tintin, et d’Indiana Jones… Grand voyageur en Méditerranée, au Pérou, en Amazonie, et Guyane, il découvre le caoutchouc, le curare et le meilleur quinquina. C’est un roman fortement teinté de vert par le romantisme naissant, une biographie-fiction où La Condamine raconte sa vie avec un œil nouveau, dans une suite de courtes paraboles philosophiques.
Ce savant est habité par une double personnalité qui oppose sa raison, animée par l’esprit des Lumières, à son extrême affectivité, issue de son « enfant intérieur ». En filigrane, le papillon évoque le domaine de la psyché, les traumatismes de l’enfance, la peur d’être soi-même, et l’acceptation d’une part féminine dans l’Homme.
Bien que dubitatif face à une prophétie turque, La Condamine oriente sa vie dans une quête mystique secrète. Fasciné par l’Amazone, il se résume tout entier dans une vision poétique favorisée par l’usage des drogues indiennes. Son cheminement intérieur se heurte à la perte de tous ses sens, mais il n’oublie ni l’humour, ni la dérision, les meilleurs remèdes contre le spleen.
La Condamine croit qu’à la mort, son âme s’échappera de son corps, sous la forme d’un papillon… Un papillon vert.