Ce livre traite de l’histoire de la découverte du paratonnerre, l’une des grandes inventions des temps modernes. Nous exposerons d’abord l’opinion générale qui eut cours dans la science au sujet de la cause du tonnerre jusqu’à la découverte des phénomènes électriques ; avant de présenter l’histoire de la découverte du paratonnerre.
« L’imposant météore de la foudre a toujours fortement impressionné l’esprit des hommes. Les nuées qui s’entr’ouvrent, et font jaillir subitement une éblouissante clarté ; le tonnerre qui retentit en roulements prolongés, et dont les échos répercutent au loin et redoublent les grondements sinistres ; la foudre qui s’élance en traits de feu, et porte sur son passage la destruction et la mort ; tout cet ensemble d’un phénomène effrayant et majestueux, a, de tout temps, exercé sur l’imagination une influence profonde. Dans l’enfance des peuples, avec les préjugés qui obscurcissaient l’esprit des sociétés primitives, on ne put s’empêcher d’attribuer à ce phénomène une source divine, d’y voir la manifestation du courroux des dieux. Ces signes effrayants qui brillaient au sein des airs, reproduisaient avec tant de fidélité tout ce qu’avaient évoqué l’imagination des poètes ou les menaces des prêtres, qu’il était presque impossible que l’on n’y trouvât point un témoignage du ciel armé contre la terre, ou l’indice de la présence des dieux irrités. Les anciens législateurs et les premiers rois, ne manquèrent pas de profiter largement d’un fait naturel qui prêtait tant de poids à leur autorité, qui retenait par la crainte les peuples dans le devoir, et qui était si propre à les maintenir dans une erreur favorable à leurs desseins politiques.»
À PROPOS DE L'AUTEUR
Guillaume Louis Figuier (1819-1894) était un écrivain et vulgarisateur scientifique français prolifique du XIXe siècle. Après une carrière prometteuse en pharmacie, chimie et physique, il abandonne la recherche après un conflit avec Claude Bernard en 1854. Il se consacre alors à la vulgarisation scientifique à travers des articles et ouvrages populaires comme "Les Merveilles de la science". Il tente aussi, sans succès, de créer un théâtre scientifique. Son œuvre marque durablement la diffusion du savoir scientifique en France.