En 1925, André Gide part au Congo et au Tchad pour son plus long périple. A son retour, il publie deux récits dans lesquels il conte au jour le jour cette aventure exceptionnelle, récit à la frontière de l'écriture et du reportage. Marc Allégret l'accompagne, photographie et filme cette passionnant voyage, pour en faire un moyen-métrage.
L’expédition longe le fleuve Congo en baleinière, puis en automobile dans les terres de l'Oubangui-Chari. Gide partira en expédition à pied avec les porteurs, de Nola à Bosoum, pour terminer à proximité du Lac Tchad. D'ici il remontera le Logone avec trois baleinières du 20 février pour faire étape à Fort-Lamy, Logone-Birni, Logone-Gana, Douboul, Kolem, Kaséré, Mazéré, Gamsi, Pouss, Mala, Moosgoum et Mirebeddine. Mais c'est juste le débout.
La sincérité du récit et la description pittoresque des paysages africains, outre un inestimable état des lieux en ce milieu des années vingt, offre un regard sensible et sans complaisance sur les pratiques des compagnies commerciales — et de l'administration — à l'égard des Noirs. C’est à partir de ce voyage en Afrique que Gide, pourtant théoricien de la disponibilité égotiste, va s’intéresser aux questions sociales.