Les fameux policiers de la Sûreté de Paris, FLORAC et LA GLU, sont conviés, par le juge d’instruction de Marseille, dans la cité phocéenne pour enquêter sur une série de braquages et cambriolages menés avec brio sans laisser la moindre trace.
Persuadé que les méfaits ne sont pas l’œuvre de la pègre locale, du fait du raffinement avec lequel ils sont perpétrés, le duo se déguise afin d’infiltrer les bars de la Cannebière, espérant entendre quelques éléments pouvant les mettre sur une piste.
Au café du Globe, les yeux exercés des enquêteurs repèrent les agissements d’un couple d’escrocs plumant un pigeon au poker et décident de les suivre séparément. Mais la filature se révèle infructueuse dans tous les cas face à l’ingéniosité et à la vigilance des deux personnes. Décidément, un bien étrange comportement pour de simples filous...
Marcel Vigier nous livre une performance assez rarement égalée, voire même, tentée, dans le monde du roman policier.
Rarement tentée : nous proposer dans le détail et par le menu, la façon de procéder d’une bande de voleurs sophistiqués puis, ensuite, non moins dans le détail, le cheminement de pensée du policier chargé d’arrêter ces malfaiteurs.
Encore plus rarement tentée : parvenir à captiver le lecteur avec une telle énumération et un tel étirement de processus de cambriolages.
Le lecteur est happé par cette succession de gestes concis et précis des protagonistes où chacun a son tout petit rôle à jouer, un rôle à la fois minime et nécessaire, qui permet à chacun d’éviter d’attirer l’attention tout en permettant au suivant de s’approcher un peu plus du but.