Si vos ancêtres sont venus au Québec avant le transport aérien, il y a de fortes probabilités qu’ils aient remonté les eaux du Saint-Laurent.
De ce fleuve, l’Estuaire a sans contredit ma préférence. Surtout ce tronçon que l’on nomme l’estuaire moyen – de l’île d’Orléans à l’embouchure du Saguenay. S’y mélangent les eaux douces et salées, l’urbanité de la Rive-Sud et le large maritime. Et l’on y aperçoit une multitude d’îles fabuleuses : les Pèlerins, l’île Blanche, l’île Verte, l’île aux Lièvres, l’île aux Grues, les récifs de l’île aux Fraises… De Montmagny à Cacouna, les rivages sont d’une douceur à émouvoir les aboiteaux et les rochers que les eiders, les cormorans, les pluviers et les bécasseaux survolent sous le soleil, dans les brumes ou les crachins.
Pays de brouillards et de vents iodés qui excitent la mémoire et les sens, suscitent histoires, contes et légendes. Il y a vingt ans que je m’abandonne aux séductions du Kamouraska. De là sont nés plusieurs recueils de poèmes et ces Dames à ne pas surprendre, mais que l’on ne saurait éviter.