À ma petite-fille
ÉLISABETH FRESNEAU
Chère enfant, tu me dis souvent : Oh ! grand’mère, que je
vous aime ! vous êtes si bonne ! Grand’mère n’a pas toujours
été bonne, et il y a bien des enfants qui ont été méchants
comme elle et qui se sont corrigés comme elle. Voici des
histoires vraies d’une petite fille que grand’mère a beaucoup
connue dans son enfance ; elle était colère, elle est devenue
douce ; elle était gourmande, elle est devenue sobre ; elle était
menteuse, elle est devenue sincère ; elle était voleuse, elle est
devenue honnête ; enfin, elle était méchante, elle est devenue
bonne. Grand’mère a tâché de faire de même. Faites comme
elle, mes chers petits enfants ; cela vous sera facile, à vous qui
n’avez pas tous les défauts de Sophie.
COMTESSE DE SÉGUR,
née Rostopchine.
Source: http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Malheurs_de_Sophie