L’euro n’est pas une monnaie spontanée mais l’aboutissement d’un rapport de forces nationales découlant de la réunification allemande. Si les premières années de cette monnaie, introduite en 1999, furent baignées dans un contexte économique favorable, la crise bancaire de 2008 et la banqueroute grecque en dévoilèrent les failles. L’euro n'est plus porté par un élan politique commun parce que la différence de croissance entre les pays européens s'accroît et que la prospérité n'est plus partagée. L’euro n’a pas apporté suffisamment d’intégration politique et de croissance. Cette monnaie pourrait susciter son propre sabordage si sa gestion n'est pas repensée dans le sens d’une plus grande solidarité financière et d’une compréhension socio-politique accrue des différents États-membres. Plus que jamais, la perpétuation de l'euro repose sur le fragile équilibre de l'axe franco-allemand. Sans sursaut moral et une action politique décisive, un fait politique pourrait conduire à une sécession monétaire ou, pire, déclarer un véritable schisme qui mettrait fin à une des plus stupéfiantes expériences de l’histoire des monnaies. Ce livre, dont le Président Van Rompuy, a commis la contre-préface, transporte un avertissement et un espoir.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Bruno Colmant est Docteur en Economie Appliquée et membre de l’Académie royale de Belgique. Il enseigne, entre autres, à l’Université Libre de Bruxelles, à l’Université Catholique de Louvain, à Vlerick Business School et à la Luxembourg School of Finance. Il est l’économiste en chef de la banque privée Degroof-Petercam.