« Pour mourir libre, il faut vivre libre. »
La vie et la mort s’entrelacent au coeur de ce « Manifesto » pour un père bientôt disparu. Proche de son dernier souffle, le corps de Félix repose sur son lit d’hôpital.
À son chevet, sa fille Léonor se souvient de leur pas de deux artistique – les traits dessinés par Félix, peintre et sculpteur, venaient épouser les notes de la jeune apprentie violoniste, au milieu de l’atelier. L’art, la beauté et la quête de lumière pour conjurer les fantômes d’une enfance tôt interrompue.
Pendant cette longue veille, l’esprit de Félix s’est échappé vers l’Espagne de ses toutes premières années, avant la guerre civile, avant l’exil. Il y a rejoint l’ombre d’Ernest Hemingway. Les deux vieux se racontent les femmes, la guerre, l’oeuvre accomplie, leurs destinées devenues si parallèles par le malheur enduré et la mort omniprésente.
Les deux narrations, celle de Léonor et celle de Félix, portées par les lectures intimistes de l’autrice et du comédien Jacques Chaussepied, transfigurent cette nuit de chagrin en un somptueux éloge de l’amour, de la joie partagée et de la force créatrice comme ultime refuge à la violence du monde.