L'aristocrate Monsieur de Phocas est obsédé par ce qu'il nomme « la transparence glauque ». Depuis des années, il traque nuits et jours cette lueur verte, synonyme de beauté parfaite. D'abord décelée dans les yeux de l’Antinoüs du Louvre, il ne cesse de l'apercevoir dans l’éclat des pierres précieuses, dans les yeux des portraits, des statues, des masques de cire et même des individus.
Mais cette quête sans fin, cette passion dévorante, révèle peu à peu ses vices d'homme éthéromane névrosé, et le pousse jusqu’aux derniers degrés de la perversion...
Écrit sous la forme d'un journal intime, il s'agit là de l'œuvre majeure de la littérature décadente. Le roman est traversé de figures littéraires et artistiques de l'époque, tels qu'Oscar Wilde, Robert de Montesquiou, ou Sarah Bernhardt.
Jean Lorrain (1855-1906) est un auteur français à « scandales » lors de la Belle Époque. Ouvertement homosexuel, amateur de fêtes et de travestissement, il fréquente le Paris littéraire sous le surnom « le fanfaron du vice ». Ses provocations lui vaudront procès et duels (dont l'un, au pistolet, contre Marcel Proust en 1897). Jean Lorrain est aussi l’un des plus grands nouvelliste de son temps aux côtés de Maupassant qu’il côtoie dans sa jeunesse.