Sébastien Doubinsky nous présente dans Pakèt Kongo une suite de vignettes, de poèmes-affiches, ready-made. Le parti pris est la vitesse et le paradoxe. Imaginez une ville faite de ruelles entrelacées, nues, frontales où des milliers d’objets et de voix martèlent la musique de la vie sous un doux parfum de sexe.
Voici un livre qui surprend par son côté décapant. Un écrivain polymorphe qui cherche à briser les limites et les conventions littéraires et qui se moque des catégories et des genres.
Le poème passe en revue l’art nègre, la tour Eiffel, le sourire de Picasso, l’histoire chinoise… L’auteur veut rompre avec la tradition de la poésie lisse et avance vers quelque chose de plus rude, qui s’emboîte tels des rites de passage.
La référence au vaudou est claire dès le titre. Le Pakèt Kongo est ce ballot de soie à forme humaine qui représente l’initié ou son double. Il est utilisé fréquemment pour le traitement de certaines maladies et aide à protéger les initiés contre les mauvais esprits.