"C’est pas dangereux par là-bas ? À ton avis, bibi ? Je n’étais pas vraiment au courant du conflit au Sahara occidental avant de traverser la région en autocar. L’ampleur des problèmes de terrorisme dans cette zone du pays n’est pas non plus notoire, si ? Il abaisse ses lunettes fumées avec une emphase théâtrale, et je remarque tout à coup ses yeux bleu-vert, lesquels, entre ses pattes-d’oie, sa peau burinée et sa barbe de trois jours, ressemblent aux lagunes de Dakhla. Géraldine, tu vas devoir m’expliquer ce que tu fous ici."
Suite à un immense chagrin d’amour à l’approche de la trentaine, Violaine décide de traverser le désert, du Maroc au Sénégal. À partir de ce périple improbable, s’esquisse une réflexion sur l’emprise et la perte. En revisitant ses rapports aux hommes depuis l’adolescence, elle aborde avec une sincérité rarement égalée les tabous de l’éveil à l’amour et à la sexualité.
L’écriture si particulière de Violaine Huisman, à la fois poétique et abrupte, s’impose sur ce sujet intime dans toute sa vitalité.
Rachel Arditi porte avec finesse et talent le roman de Violaine Huisman, "périple insolite et capricieux où surgissent çà et là des extases, des choses esthétiques, des types biens".
Couverture : © Jarek Puczel, Beloved, huile et acryclique sur toile."