« Dans les années soixante, la jeunesse chantait, dansait, cassait les fauteuils des music-halls, et parfois faisait aussi le coup de poing ! Car des “blousons noirs” commençaient à hanter la nuit des villes et des banlieues. Une nouvelle peur qui s'installait sur la cité, et qui incitait à ne pas trop sortir de chez soi, une fois la nuit tombée. La trouille, c'est ce qui maintient les peuples sages ! Peur de la mort, de la prison, de la guerre, de la misère, que sais-je avec quoi on est capable de leur faire peur aux braves gens, pour leur soutirer leur bulletin de vote ! Ils en avaient vu tellement depuis l'an 40 les braves gens, qu'ils en étaient comme anesthésiés, tout ramollis ! Pensez donc, la guerre, l'Occupation, la déportation, l'Indochine, l'Algérie, la guerre froide, etc. ! Pas une seconde pour souffler ! De la trouille en flux tendu, qu'on lui distillait au peuple de France ! Alors forcément, un jour ou l'autre, il faut bien que ça cesse ! » Pour le premier tome de son autobiographie, l'auteur dépasse de loin la sphère personnelle et la fameuse rue du Bois si chère à son cœur. Pour donner vie à sa saga familiale, il remonte le temps jusqu'au début du siècle et revisite l'Indochine avant de croquer d'une plume haute en couleur le Pantin des années cinquante et soixante. À mi-chemin entre témoignage, page d'histoire et chronique sociale, il orchestre un concentré de nostalgie et de légèreté qui ne peut laisser indifférent.